jeudi 16 juillet 2009

Retour aux Sources

Pour lire l'étendue de mon oeuvre, si on peut appeler mes textes ainsi, vous pouvez vous rendre au www.jeunehomme.blogspot.com. J'ai décidé après réflexion d'y retourner, de recommencer à écrire, tranquillement.
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Parcourez les archives, certains textes en valent la peine. Amusez vous.
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Le Jeune Homme démasqué

vendredi 6 février 2009

IL était une Fois la Couleur de la Musique

Dans un tourbillon de sons et de lumière un Homme s'oubli.
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Le plancher vibre sous ses pieds, la foule danse et ondule autour de Lui, contre Lui. La chaleur de tous ces corps habités par le rythme. La sueur de la masse rend l'air humide et collant, chacune de ses respirations emplie du bonheur, de l'énergie, de la folie des autres.
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Des raies de lumières vertes et bleus traversent l'air autour et au dessus de Lui, par flash, aveuglant le bétail de l'immense piste de danse.
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Sans arrêter de bouger, avec sa sueur qui Lui coule dans les yeux, IL sort un petit sachet de la poche de son jeans usé. IL l'ouvre discrètement, tout en continuant à suivre le beat.

IL pige un petit comprimé bleu et le lance dans sa bouche d'un seul et même mouvement. Le mouvement de l'habitude.
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IL l'avale à sec, prêt au rush de salive qui emplie sa bouche dans les secondes qui suivent. IL est prêt à cette salive, acide et épaisse, qu'IL déteste tant. C'est un moindre mal pour la suite. La fabuleuse suite.
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IL prend une gorgée d'eau et se relance dans l'ambiance à corps perdu et danse sa vie. IL danse sa vie parce que pour Lui, c'est ça la VRAIE vie. L'extérieur, le jour, les obligations Lui semblent de plus en plus fade plus les semaines passent, plus IL découvre et redécouvre ces tous petits comprimés si magiques qui chamboulent et déphasent sa si triste routine.
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Les lumières.
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Les sons.
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Les gens.
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Tout se confond et tourne autour de Lui.
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Le petit comprimé de bonheur s'est dissout dans son corps rendu mince par des semaines de pur exaltation et sa substance si puissamment merveilleuse survolte ses nerfs, fonce dans son organisme qui hurle à la musique sa joie la plus animale.
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La musique bouge, les sons le frappent et le percutent, tout comme les gens.
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IL touche la lumière, IL l'entend. La lumière fait du bruit.
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Non, pas du bruit. Un son. La lumière chante.
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IL danse au son de la lumière.
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Des mains sur son corps. Des hanches contre ses hanches. Des lèvres sur son cou.
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Sa peau frissonne, ses cheveux semblent se dresser. La lumière caresse ses cheveux.
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La musique l'enlace et le caresse autant que ces mains et ces lèvres qui courent sur sa peau, qui laissent des traces sur son épiderme hyper-sensible.
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Sans cesse sa tête tourne d'un côté et de l'autre, ses yeux rendus noir par ses pupilles dilatées errent sur le troupeau de clubbers qui, comme un seul homme, vibre de tout le son de la musique. Ou de la lumière.
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On croirait que la pléiade de bateleurs bouge au rythme de la chaleur du dancefloor, comme une onde moite et vague qui bouge de manière endiablée.
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Tout est tellement flou mais tellement clair en même temps.
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Tout est musique.
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La vie est musique.
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Dans sa tête et dans son coeur IL est musique.
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Et IL a tellement raison. IL n'est que musique. Et pas que ce soir. IL l'est trois ou quatre soirs par semaine, sur la piste.
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Le reste du temps IL est de moins en moins quelqu'un et de plus en plus une ombre.
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L'ombre de son plaisir.
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L'ombre de Ses petits comprimés, parfois bleus, parfois rouges, parfois jaunes. Comme les lumières qui chantent dans les places qu'IL fréquente.
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Sa vie. Cette illusion fade et sans couleur qu'IL traverse dans l'attente toujours plus grand des ces couleurs qui chantent et de cette musique qui l'éclaire de sa magie éphémère et enivrante.
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Pour Lui la vie, c'est la magie des couleurs qui n'existent qu'en comprimés, qu'en lumière, qu'en musique.
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Les couleurs de la vie.




jeudi 15 janvier 2009

IL Était une Fois un Homme

IL aurait pu taper ces mots lui-même. IL ne les lira probablement jamais, même si chaque mot écrit ici l'est par la chair de sa chair.
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Dans quelques mois, aussi bien dire demain, IL aura cinquante ans. 50.
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Un demi-siècle.
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D'ailleurs ses fils le taquinent parfois à ce sujet. Gêné, IL sourit, proteste un peu. Mais pas trop.
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Autrefois IL protestait vivement. Pour tout. Plus maintenant. Maintenant IL n'ose plus. IL a comprit quelque chose.
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IL a trop peur de les perdre.
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IL a conscience qu'IL vieilli. Qu'IL se fait vieux même.
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Il considère avoir beaucoup perdu au cours des dernières années. Certes, après réflexion, IL en est sorti grandi en quelque sorte. Mais la réflexion sourde et objective d'une vie est souvent bien peu représentative.
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Seriez-vous curieux de connaître son histoire ?
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Pourtant IL ne veut pas vous la raconter. C'est un homme de peu de mots qui aime bien raconter pourtant...
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IL aime raconter ce qui lui arrive, au jour le jour. Mais IL n'aime pas parler de lui. Le vrai lui.
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Celui avec des émotions, celui avec des sentiments.
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Depuis toujours IL enchaine anecdotes et histoires à ses enfants, pour les aider à comprendre, à les éduquer, sans jamais comprendre que ses histoires, aussi vrais soient-elles, aussi pleines d'enseignement puissent-elles être, sont vides, car sans sentiments.
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Autrefois IL fut jeune. Il y a bien longtemps, quelques années à peine pourtant.
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Autrefois IL fit des erreurs, aussi humain à cette époque que ses enfants maintenant, ceux-là même à qui IL raconte toutes ces histoires pour les mener sur le droit chemin.
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IL a trippé. IL a conduit saoûl. IL a pris de la drogue, un peu, comme tout le monde... Où pas.
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IL est tombé amoureux.
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Je n'en sais rien, mais laissez-moi présumer.
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IL a du en regarder plusieurs. Des femmes, je parle.
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Mais IL était gêné. Très gêné. IL le restera toujours.
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Pourtant à l'époque de sa jeunesse sa gêne devait être plus flagrante. IL n'était pas encore cet homme d'âge mur, imposant dans son complet trois-pièces sévère, avec son surplus de poids, ses yeux bleus acier et son sourire absent.
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Un jour une fille lui a souris. Une belle et jeune fille, mince, aux yeux et aux cheveux noirs, pleine de rêve, pleine d'esprit, de magie et de bonne volonté.
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Ensemble ils se sont aimés. IL l'a aimé comme IL ne croyait jamais aimer personne. Après quelques années ils se sont mariés.
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Deux enfants plus tard, l'amour les a quittés. Peut-être avant. Qu'en sais-je ?
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L 'amour peut être essentielle à la survie d'un couple, mais elle n'en est pas la seule clé. IL le sait.
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IL a pardonné. IL a aimé. ELLE, ses enfants, tout. IL a aimé.... En silence.
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IL les a aimé sans jamais leur dire. Sans jamais être capable de prononcer ces mots, transmettant son handicap à la chair de sa chair, à ses enfants, à ses pseudo-hommes.
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ELLE s'est lassée, ELLE l'a quittée.
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IL est parti avec presque rien, ne laissant pas beaucoup plus derrière lui, les efforts des années passées ayant englouti les efforts d'une vie.
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IL s'est prit en main, plus par désespoir que par volonté, je crois.
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IL a rencontré des femmes, en a fréquenté quelques unes, a fini par en choisir une. Une bonne femme, pleine d'amour et de respect.
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IL l'aime. Probablement pas comme IL a aimé sa première femme. Mais on aime jamais deux fois de la même manière je crois. IL a aimé avec plus de respect, pour lui, et pour elle. IL s'est permis plus de choses et IL a accepté plus de choses de sa part à elle aussi.
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Je vous parle d'un homme sensible, ne croyez vous pas ?
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Pourtant peu de gens le voient ainsi. Cet homme est froid. Cet homme est dur. Cet homme est autoritaire. Cet homme est exigeant.
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Cet homme est froid, je vous l'ai dit.
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Pourtant cet homme est empli d'amour. IL aime d'un amour simple et dur, aussi dur que pur.
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Son éducation ne l'a pas outillé pour exprimer cela.
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Cet homme a aimé une femme plus de vingt ans sans qu'ELLE ne mesure jamais, je crois, l'étendue de son amour.
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Cet homme aime sa conjointe d'un amour profond et empli de respect, même si parfois le soir lorsqu'elle se couche elle doit trouver amer le fait qu'IL fasse passer ses propres enfants à lui, si peu reconnaissants, avant elle, qui toujours se tient derrière lui pour l'appuyer.
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Cet homme aime ses enfants de tout son cœur, sans barrières, sans amertume, en dépit de tout, même s'ils ont peur de lui. Même s'ils craignent son amour. Même s'ils n'osent jamais lui demander son aide, même s'ils sont trop gênés pour le remercier lorsque celui-ci offre son aide, ses conseils. Même si ils l'aiment en retour.
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Ils ont appris à le craindre parce qu'ils sont un peu comme lui. La chair de sa chair.
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Ses enfants, ces deux pseudo-hommes qui ont appris la froideur et la distance qu'apporte la gêne devant ces sentiments trop grands pour nous.
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Parfois tous les trois,ils se retrouvent en de rares occasions. Ils prennent une bière, jouent au cartes, s'amusent. Toujours une distance les sépare mais à l'aube de la cinquantaine, IL commence à se demander si un jour ses enfants, ces hommes, seront comme lui toute leur vie durant, ou s'ils comprendront et lui diront un jour; Papa, je t'aime.

samedi 27 décembre 2008

IL Était une Fois une Princesse...

Il était autrefois un petit garçon qui devint un homme. Plus IL devenait un homme, plus IL développait cette étrange passion pour les artifices et parures réservés habituellement aux femmes. Sans déviance, pour le simple plaisir de la scène, IL perfectionnait ce qu'IL appelait affectueusement son "Art", collectionnant perruques et décolletés plongeants.
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Son "Art". Ce passe-temps, ce Side-Line, cette passion qu'IL payait de plus en plus cher. Qu'Il pait encore.
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D'aucun dans le milieu ou IL évoluait ne connaissaient de lui que ces perruques et ces talons. Même pas son nom, son nom d'homme, d'homme qu'IL aurait aimé aimé être.
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Car de petit garçon IL devenait un homme. Un homme qui avait de moins en moins d'intérêt pour la femme qu'IL était parfois, pour la femme qu'IL serait toujours, jusqu'à la fin des temps, jusqu'à la fin de sa vie d'homme.
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Plus IL devenait un homme, plus IL prenait conscience de l'ombrage que la femme qu'IL était portait sur sa vie en tant qu'individu complet et complexe.
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Autrefois petit garçon IL s'était juché sur de très hauts stilettos pour se permettre de regarder les autres à hauteur d'homme, apprenant a rouler des hanches comme IL roulait sa vie, se roulant lui même quitte a trébucher et a tomber des aiguilles qui se sont collés à ses pieds comme son nom de femme s'est collé à sa vie.
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Et maintenant IL se voit de plus en plus pris avec cette femme qu'IL ne désire plus. Cette femme qui, bien ancré du haut de ses escarpins, le regarde de haut.
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Cette femme qu'IL a créé pour vivre avant de la laisser voler sa vie.
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IL a autrefois vendu l'homme qu'IL serait pour laisser le petit garçon qu'IL était monter a hauteur d'homme par le biais d'une femme et IL le regrette un peu parfois le soir lorsqu'IL est seul.
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Seul chez lui, sous le regard des postiches, des fards, des crayons et de toutes ses ambitions envolées....

dimanche 7 décembre 2008

IL; Consolidation du Principe d'Écriture

IL.
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IL est encore jeune. A-t-IL seulement vingt ans? On ne sait trop.
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Pourtant IL considère avoir déjà une certaine expérience. Et puis, en toute franchise, il sait combler ses manques par un personnage universel et solide.
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Depuis un bout de temps IL évolue dans le milieu gay. IL sort au bar, IL chatte sur gay411.com, IL reconnait les visages, IL connaît les potins.
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IL a choisi plus ou moins consciemment les traits et attitudes qu'IL a choisi d'adopter.
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Rapidement IL s'est construit un personnage.
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Mais, sans qu'IL n'en soit vraiment conscient, IL manque singulièrement d'expérience. Pas qu'IL devrait vivre mille et une autres expériences. IL est simplement incapable d'avoir un regard objectif et extérieur de sa situation et du monde dans lequel IL évolue.
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Ce soir IL a bu. Beaucoup. C'est pas la pire brosse de sa vie, mais s'en est une belle.
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Pas qu'IL ai fait des choses qu'IL va regretter. C'est bien ça le plus triste.
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IL a juste joué son personnage de façon trop marqué, passant de l'attitude au burlesque, du faux-semblant au ridicule.
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IL s'est heurté à des gens plus vieux, plus calmes, plus posé.
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Des gens qui l'ont jugé sans méchanceté, avec à peine une pointe de mépris.
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IL n'a pas su tirer le meilleur de sa soirée et IL en est déçu.
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IL a quitté le bar un peu après 2h00 du mat et IL a marché jusqu'au carré d'Youville. IL a pris le bus Couche-Tard et, brassé par les nids-de-poules, sous la lumière crue des néons, entourés d'étrangers aussi saouls que lui, IL s'est demandé ce qu'IL n'avait pas compris. Ce qui lui avait échappé.
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Et tout jeune qu'IL soit, IL sait que quelque chose lui échappe. Pourquoi ? Aucune idée. Quoi ? Allez savoir !
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IL a déplu à des gens qui lui importent peu et IL s'en fou... Mais pas vraiment.
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Parce qu'IL commence à prendre conscience qu'IL ne cherche peut-être pas nécessairement à plaire aux gens qui lui importent...
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...Et qu'IL confronte souvent ceux qui sauraient vraiment l'apprécier.
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IL est saoul, IL est seul, IL se trouve laid lorsqu'IL regarde son reflet dans la vitre du bus, sous la lumière cru et cruelle du néon.
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IL trouve son reflet hideux comme IL se trouve laid de l'intérieur.
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Il est saoul, IL est seul et IL se déteste.
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IL sait qu'IL a parfaitement joué sa game. Parfaitement joué son rôle.
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Pourtant IL est saoul, IL est seul.
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Ce soir IL fera l'amour à son amertume pour la véritable première fois.
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Et IL est désespérément conscient que cette amertume deviendra probablement son plus proche amant pour les années à venir...
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...Voir, pour l'éternité.

mardi 2 décembre 2008

IL; Élaboration du concept

IL ne sait quoi penser de ce qui arrive. Dire qu'IL était une personne tellement différente il y a peu de temps.
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En fait, était-IL si différent?
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Peut-être ne s'est-IL jamais vraiment posé la question. Où du moins, pas de cette façon.
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IL a 30 ans. IL devrait être mieux positionné dans la vie. Du moins, IL le croit. Ce n'est pas une aspiration, pas un but. Juste un obstacle de plus au bonheur, cette Foi en un ordre défini qu'IL s'est toujours donné comme but de confronter hypocritement.
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IL a rencontré lors de sa dernière séparation un autre. Un autre plus jeune.
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Une rencontre qui l'a obnubilé pendant un certain temps, IL doit l'admettre.
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Cet autre dégageait quelque chose de différent et de connu à la fois. Comme cette vieille magie perdu il y a 3-4 ans, mais avec un vent de fraicheur. Un nouveau regard.
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Honnêtement IL s'est intéressé à cet autre.
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Pourquoi ? Pour mille et une raison. Parce que.
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IL a été honnête dès le début. IL sortait d'une relation, IL ne voulait pas s'engager tout de suite, IL n'était pas prêt.
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Mais... mais IL aimait la façon de cet autre de comprendre, de respecter.
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Mais IL aimait cette distance entre eux, si sécurisante.
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Et les rares rencontres étaient tellement plaisante. IL repoussait chacune d'elle par des futilités mais IL appréciait chaque moment passé.
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Et puis l'autre, épuisé d'attendre sans espoir, ayant finalement compris que le véritable amour ne se laisse jamais s'étirer de la sorte, s'en est allé.
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IL a eu de la peine­. IL a été déçu, d'une certaine façon. Un peu par l'autre, égoïstement, beaucoup par lui car IL n'avait pas été capable de s'avancer plus.
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IL s'est retourné et son coeur a été frappé de celui d'ensuite.
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Il a éclipsé toute sa déception et sa rage et IL s'est propulsé vers ce battement de coeur plus fort, plus solide, plus vif et plus soudain.
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Quatre jours IL s'est perdu d'espoir et de rêves avant de retomber lourdement sur sa vie.
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Puis IL avait compris. Compris qu'IL était guéri depuis déjà un certain temps. Compris qu'IL s'était menti pas selon son mode de vie présent, mais selon la raison de ses choix. Réalisé qu'en dépit de toute attirance, tout sentiment, IL voulait d'abord et avant tout tenter de s'aimer lui-même.
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Quitte à s'haïr.
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Depuis IL a reparlé à l'autre.
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IL sait, IL sent que l'autre est plus froid. Plus distant. Plus craintif.
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et IL ne cherche pas à briser cela.
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Car IL espère de tout son âme que l'autre puisse fortifier cette carapace et l'aimer comme IL en a besoin en ce moment.
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Tendrement. Sans attentes. Sans promesse.
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Peut-être même sans plaisir.

jeudi 27 novembre 2008

IL; Formule d'introduction aux personnages

La lumière s'allume dans cette salle de bain de cet appart pas si mal d'un quartier fort ordinaire. Les grosses ampoules rondes et givrées font éclater de couleur les murs orange vif, milles étincelles chatoyantes et chaudes se reflètent dans le grand mirroir.
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IL est devant la glace et IL se regarde.
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IL se rase avec application, effaçant poil par poil cette pilosité qui lui donne quelques années de plus, quelques années de trop.
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Sa barbe est noire de jais. Ses cheveux le sont presque autant.
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Depuis quelques temps IL se néglige.
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Ses cheveux auraient bien besoin d'être coupés.
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De tous côtés partent des pointes rebelles. Certaines se courbent vers le ciel, d'autres s'enroulent sur elles mêmes. D'autres, obstinées, tombent raides et plus ou moins droites. Sa tête noire est marbrée d'éclats plus clairs, parfois de quelques minces lignes blanches.
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IL n'est pas vieux, mais IL n'est plus aussi jeune qu'avant. Logique.
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De ses doigts IL place chaque mèche à sa place. Aidé d'une armée de produits qui collent, lissent, séparent et définissent chaque plis et chaque ligne, il ordonne ses cheveux dans un désordre défini et étudié.
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IL hydrate ensuite sa peau avec soin avant de sortir de son armoire à pharmacie ses quelques secrets qu'il ne partage avec personne.
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LUI, un homme.
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IL prend entre ses doigts un petit bâtonnet de couleur beige foncé. IL le décapsule et tourne la molette à sa base.
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Avec des gestes vifs et précis IL effleure son visage par endroit, gommant ce qu'IL considère comme des défauts. De petites marques rouges disparaissent sous ses doigts, la couleur de la peau de son visage s'uniformisant peu a peu sans laisser aucune trace suspicieuse.
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Ensuite IL prend un petit crayon noir, tout au fond d'une tablette, comme abandonné depuis longtemps.
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D'un trait discret IL souligne ses yeux d'une mince ligne noire, pratiquement invisible à l'oeil nu.
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Ses yeux, mélange d'ambre et d'obsidienne semblent briller, mis en valeur par ce discret coup de crayon.
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Un parfum couteux, des vêtements choisi avec soin en fonction de l'événement et de l'image qu'IL a choisi de projeter ce soir là et le tour est joué.
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IL éteint la lumière, renvoyant l'orange de la petite pièce à la noirceur et IL quitte cet appart pas si mal d'un quartier fort ordinaire.
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Ce soir encore, IL ira jouer à être quelqu'un.
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Ce soir encore, Il sera IL.